Richard Bone à l’œuvre pour Cowboy

Richard Bone à l’œuvre pour Cowboy

Categorie: Interviews
Date de publication:

Le designer Richard Bone met le pied à l’étrier chez Cowboy. Dernier né de la marque belge de vélos à assistance électrique (VAE), cofondée en 2017 par Adrien Roose, Tanguy Goretti et Karim Slaoui, le modèle C4 ST résulte des recherches en équipe menées par ce Britannique à l’aise dans tous types de designs.

Quel est votre parcours ?

Avant Cowboy, j’ai étudié le design automobile au Royal College of Art de Londres. Les cours de étaient organisés en étroite collaboration avec différents constructeurs dans le cadre d’ateliers. À cette époque, j’ai quand même réalisé que l’industrie automobile évoluait dans une direction positive. Pourtant, il y a 15 ans, elle produisait encore des voitures à carburant fossile et de très gros SUV, et rien n’était adapté aux usages réels.

Quels furent vos premiers pas dans le design ?

J’ai débuté il y a près de 19 ans à Londres, dans le domaine de la conception de produits et designs de services à la personne. J’ai travaillé pour la grande agence de design Pearson Lloyd, qui conçoit beaucoup d’aménagements d’intérieurs et de services à destination d’entreprises nationales et de multinationales dans le monde des transports ou encore de la santé.

Vous avez aussi vécu au Japon. Qu’avez-vous appris là-bas ?

J’ai déménagé à Tokyo pour rejoindre l’équipe du studio de design industriel Nendo, fondé par Oki Sato. Je me rendais aussi souvent à Paris, Milan, Copenhague, pour leurs différents clients, notamment les éditeurs de mobilier. Pour eux, j’ai travaillé à l’aménagement intérieur du TGV, qui verra le jour en 2024. J’ai énormément appris au Japon, comme sur la relation parfois fragile qui existe entre l’importance donnée aux images et aux technologies numériques et le développement de produits et meubles à des échelles plus humaines. Pour lier les deux et atteindre un équilibre, l’expérience utilisateur prime – c’est particulièrement le cas dans le domaine des transports (et le Japon est précurseur dans ce secteur).

Comment voyez-vous l’évolution de votre travail ?

Grâce à ces expériences, je pense parvenir aujourd’hui à savoir ce qui fait l’essentiel, la valeur et la perennité d’un produit : m’assurer que l’expérience de celui-ci soit compréhensible, que l’interactivité avec l’utilisateur soit aussi fluide et intuitive que possible, et qu’enfin, de véritables réponses à des usages concrets – des solutions – y soient intégrées.

Êtiez-vous un utilisateur convaincu de l’e-bike avant de rejoindre Cowboy ?

Je me déplaçais plutôt avec un vélo de seconde main. C’est la pureté du design du vélo à cadre haut de Cowboy qui m’a attiré, mais je restais sceptique quant à l’expérience de conduite qu’il pouvait offrir… Jusqu’à ce que je l’utilise vraiment et que je réalise à quel point il est intuitif. Je me lève tous les jours avec un petit bonheur en tête : celui de l’utiliser pour me déplacer efficacement en ville. D’autant plus que les modèles de Cowboy disposent de la nouvelle technologie AdaptivePower : la vitesse du vélo s’adapte en temps réel à la route afin de permettre de rouler sans accros.

Quelle était votre opinion sur Cowboy avant d’y travailler ?

J’appréciais ce qu’ils essayaient de faire : rendre les vélos électriques accessibles à un public plus large, et pas seulement à une communauté de cyclistes confirmés. Ils sont parvenus à redéfinir les cas d’utilisations et les publics des VAE, tout en gardant à l’esprit l’aspect esthétique du produit avec un design incroyable, très travaillé. Quand ils m’ont contacté, il y a un an, ils avaient besoin d’un nouveau vélo électrique pour leur cible principale, celle des riders urbains. Il était donc évident que Cowboy avait les capacités de croître et de s’étendre sur le marché de l’e-bike, qui reste encore un marché de niche.

Quel était l’état des choses dans l’entreprise ?

Cowboy connaissait une croissance rapide et s’attachait à établir une synergie entre les équipes de design et d’ingénierie. Un des objectifs dès mon arrivée a été de s’assurer que les décisions de la marque en matière de design soient véritablement connectées à son modèle commercial et à sa production, jusqu’à son marketing et à ses espaces de vente – d’où la naissance du premier magasin Cowboy au Bon Marché à Paris. Ce lieu expose parfaitement l’ADN de la marque.

Quelles ont été vos inspirations afin d’élaborer le nouveau vélo de Cowboy au cadre bas, le C4 ST ?

J’ai tout d’abord passé beaucoup de temps avec l’équipe de Cowboy, tout en continuant à voyager. Ma base est à Paris, où le studio de design de Cowboy se situe, et cela me permet d’être directement en contact avec la cible de la marque. Mon premier travail en tant que designer est essentiellement de prendre le temps d’observer ce qui m’entoure : les gens, la ville et son architecture et son aménagement. Aussi, résider dans une capitale au premier plan de la création, surtout reconnue pour ses entreprises du monde du luxe, me permet de croiser les points de vue.

Qu’y observez-vous ?

Je vois que les pistes cyclables parisiennes sont de plus en plus empruntées par des vélos électriques. Pour l’instant, c’est une génération plus âgée que la moyenne qui utilise ces vélos, mais la jeune génération gagne aussi du terrain… Aussi, en dépit des décisions prises [la ville de Paris va bannir l’usage des trottinettes électriques dans ses rues, ndr], les aménagements et les modes de transports urbains s’adaptent vis-à-vis du tout-électrique, que ce soit les vélos ou les voitures électriques et leurs bornes de recharge. Se déplacer en ville à vraiment changé et Paris en est le reflet.

Qu’apprenez-vous de vos pairs ?

Pour mes amis designers installés à Paris, le marché du luxe va actuellement trop loin dans le design produit. Pour Cowboy, qui appartient au segment premium, je dois m’assurer de toujours bien prendre en compte l’usager final et ses besoins.

Côté vélo, Paris est-elle comparable à Bruxelles, ou encore Tokyo ?

Bruxelles est une ville centrée sur la voiture, avec des politiques favorables à ce mode de transport, ce qui se traduit par des embouteillages et une qualité de l’air affaiblie. La ville est cependant marquée par l’utilisation du vélo, qui occupe une place de plus en plus importante, mais il faut y améliorer l’infrastructure. C’est cette complication qui fait aussi le charme de Bruxelles. Rien à voir avec Tokyo, où tout est réglé au millimètre près, et où le piéton est prédominant dans les quartiers, tout comme les vélos.

Quel est votre objectif principal pour Cowboy ?

Continuer à développer des produits qui rendent les vélos électriques plus accessibles. Cowboy ne cache pas qu’il développe l’un des meilleurs vélos électriques au monde….

Quel est le profil type du client Cowboy ?

Ce sont des personnes avant tout urbaines. Le fait que les batteries des C4 et C4 ST soient amovibles et rechargeables partout cible des gens qui vivent en appartements ou qui n’ont peut-être pas l’espace nécessaire pour les recharger dans les parkings. Et puis, Cowboy touche des consommateurs âgés de 30 à 50 ans qui recherchent une expérience de conduite qui ne s’éloigne que légèrement de celle d’un vélo normal. Pour eux, la facilité d’utilisation prime.

Quel outil de travail considérez-vous comme le plus important pour vous ?

Je crois que l’intuition est l’outil le plus important pour un designer. Une fois que l’on a acquis un certain niveau dans le métier, on peut demander aux équipes chargées de l’ingénierie et à celles dédiées au marketing de raisonner et de confronter cette intuition avec leurs propres expériences.

Les couleurs du nouveau modèle C4 ST de Cowboy évoquent la nature, pas le monde souvent tout noir ou tout blanc de la technologie. Pourquoi ?

Penser un produit en couleurs requiert d’ouvrir son esprit à des choses qui ne sont pas forcément liées à l’univers de la tech. Avant, la palette de couleurs de Cowboy était plutôt sombre. Il se trouve que les vélos sont générallement plus utilisés en été qu’en hiver. Avec l’équipe de design que j’ai intégrée chez Cowboy, nous souhaitions donc rendre hommage à la nature et insuffler une humeur estivale dans la collection. Les coloris Argile, Figue et Lavande du nouveau modèle C4 ST se font l’écho du monde de la terre et des plantes, de même que les tendances actuelles en mode et dans la décoration qui s’en inspirent. Beaucoup de recherches ont été effectuées pour concevoir ces teintes. Un vélo Cowboy est quand même le gage d’un objet ingénieux, qui dure, facile à vivre et qui met de bonne humeur !

Interviewé par

Mikael Zikos

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