Typh Barrow : soft power

Typh Barrow : soft power

Categorie: Interviews
Date de publication:
Typh Barrow © Francois Leboutte

Typh Barrow, l’une des chanteuses et auteures-compositrices les plus talentueuses de Belgique aujourd’hui, a été plongée dans la musique dès son plus jeune âge, en traçant son propre chemin dans une industrie impitoyable et compétitive. Elle adore la mode et a soutenu des créateurs belges pendant toute sa carrière. Typh Barrow habite à Bruxelles et apparaît comme une femme chaleureuse, généreuse et ouverte, répondant à chaque question avec honnêteté et précision.

Il y a 10 ans Typh Barrow sortait son tout premier single intitulé Your Turn, qui a rapidement eu un grand succès sur les radios belges et l’a rendue célèbre. Son son, qui mélange la soul et la pop avec des influences de jazz et de blues, a évolué au fil du temps et est facile à reconnaître aujourd’hui, tout comme son sens élégant et distinctif du style.

Typh Barrow - Aloha
Vous avez été très active durant les confinements. Est-ce que la pandémie a influencé votre créativité ?

C’est une question difficile, car j’ai l’impression que nous sommes toujours dans la même situation. Pour le moment, je suis en tournée pour Aloha, et bien que j’aie utilisé les confinements pour écrire de nouvelles chansons, je n’ai pas encore assez de recul pour savoir dans quelle direction ira mon prochain album ou comment les évènements extérieurs affecteront mon écriture.

Avez-vous beaucoup écrit depuis 2020 ?

La première phase a été très prolifique. Avant la pandémie, j’étais souvent en tournée pendant ce que je pourrais décrire comme une période très intense. C’était génial d’avoir du temps pour composer, jouer et expérimenter. J’avais cette nouvelle énergie pour écrire des chansons captivantes.

Typh Barrow in concert in Ciney
Avant la pandémie, vous étiez constamment sur scène. Comment cela a-t-il changé ?

Je suis passée d’un concert par semaine, à deux ou trois l’année en 2020. C’était évidemment un gros changement pour moi. Je suis une personne assez solitaire et je n’ai pas eu trop de problèmes à être seule. Je peux rester chez moi et composer pendant des jours sans voir personne, donc je ne peux pas dire que la pandémie m’ait appris quelque chose de nouveau sur moi-même. Je suis habituée à être dans ma bulle pour travailler, et ce n’est donc pas nouveau. À la fin du premier confinement, tout le monde s’est rendu compte que la culture avait été ignorée et mise de côté par les gouvernements, ce qui était très frustrant pour beaucoup d’artistes. Des gens avec qui j’avais l’habitude de travailler ont dû se réinventer pour joindre les deux bouts, et ça a été très difficile pour tout le monde.

Typh Barrow in concert in Ciney
Êtes-vous déjà en train de travailler sur un nouvel album ?

On n’arrête jamais réellement de composer, c’est un travail constant. J’aime tester mes nouvelles chansons sur scène et voir la réaction du public, c’est un aspect qui me manque vraiment et c’est pourquoi c’est difficile de choisir des chansons pour un album en ce moment.

Vous aimez beaucoup jouer en live. Qu’est-ce que cela vous apporte en tant qu’artiste ?

J’ai choisi mon métier pour les concerts, c’est essentiel pour moi, mais effrayant à la fois. J’ai envie de me produire sur scène, mais j’ai également peur de l’échec. Tant de choses se passent dans ce contexte, et je joue avec les mêmes musiciens depuis le tout début, ce qui est plutôt rare dans ce métier.

C’est une bonne peur alors.

Oui. C’est à chaque fois un moment intense et oppressant. Se produire en live libère des endorphines, c’est une sensation que j’ai eu du mal à retrouver dans d’autres circonstances. C’est ce qui me manque le plus, cette pure poussée d’adrénaline, dont j’ai clairement besoin. J’ai même pris des leçons de chute libre pour essayer de retrouver cette sensation.

Typh Barrow © Francois Leboutte
La mode est profondément liée à la musique. Quelle est votre relation aux vêtements et au travail de jeunes créateurs ?

La mode est, sans conteste, l’une de mes passions, surtout quand il s’agit de talents belges. Aujourd’hui, l’industrie de la musique est devenue incroyablement visuelle, et les gens ne vous découvrent plus à la radio, mais d’abord sur les réseaux sociaux. Ce que vous portez est un indicateur de votre vie en tant qu’artiste, et sur les personnes auxquelles vous aimez vous référer dans votre travail. La mode est un langage, elle vous permet de directement transmettre des messages à votre public.

Typh Barrow © Francois Leboutte
Comment collaborez-vous avec des créateurs ? Est-ce qu’ils conçoivent des pièces sur mesure pour vous ?

Pour être honnête, cela dépend vraiment du projet. Depuis la pandémie, je trouve qu’il est encore plus important de mettre en avant les créateurs belges, car ils font partie de notre culture et ils éprouvent des difficultés comme nous tous à mener une vie créative en ce moment. J’utilise ma présence à « The Voice » comme un moyen de promouvoir leur travail et de les faire connaître au public.

Typh Barrow © Francois Leboutte
Qui sont vos créateurs belges préférés ?

J’aime beaucoup Christian Wijnants, Filles A Papa et Delvaux, qui est une super maison de création. J’aime l’élégance, mais avec un twist, et parfois un côté un peu décalé. Un autre de mes favoris est Anthony Vaccarello, dont le travail chez Saint Laurent est tout simplement magnifique. J’aime particulièrement sa façon d’équilibrer le style tailleur et la sensualité féminine. J’aime porter des tailleurs sur scène, mais j’ai toujours besoin de talons pour les accompagner.

Interview par

Philippe Pourhashemi

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