Dix ans tout juste après avoir lancé sa marque KVP, la créatrice textile Kim Vande Pitte évoque l’inspiration architecturale de sa collection et sa vision du design comme vecteur de bien-être.
Cette année, votre marque fête ses 10 ans. Quel regard portez-vous sur cette décennie de design textile?
Je n’ai pas vu le temps passer. Comme j’ai choisi de m’autofinancer et que j’ai, dès-lors, exercé d’autres activités en marge de ce projet, les choses ne sont forcément pas allées très vite. Cette marque a grandi et muri avec moi. Ma vision du design va de pair avec la notion de bien-être. Une maison doit, à mon sens, refléter l’identité de ses habitants. Le textile est d’ailleurs un excellent médium pour donner une touche identitaire à un intérieur. Ces dernières années, à fortiori depuis le début de la pandémie, les gens envisagent leur maison comme un refuge. Ils souhaitent également, au travers des produits qu’ils choisissent pour la décorer, renouer avec le geste humain et le palpable.
Vous privilégiez une approche globale de la création : de l’élaboration des motifs au suivi de production. Une manière de tout maitriser et d’offrir un produit transparent ?
Je développe un lien intime avec les objets que je conçois. Pour chaque type de produits (plaids, tapis, tapisseries…), le cahier des charges est différent. Au fur et à mesure que les procédés de production tendent vers plus de durabilité et de flexibilité (je pense notamment aux procédés moins gourmands en eau, mais aussi à l’impression digitale), les manières de travailler et les techniques évoluent. D’où l’importance de rester connectée au produit.
Concrete Lanscape, votre plus récente collection, se veut pure et minimaliste. Expliquez-nous.
Elle est inspirée du brutalisme, un style architectural qui me plait beaucoup. J’aime le contraste qui peut naître d’une architecture en apparence écrasante, mais pourtant très lisible sur le plan graphique. Dans mon propre travail, quand la ligne devient volume, je me rapproche de ce courant.