Adrian Blanc, créateur transculturel pour Hartô

Adrian Blanc, créateur transculturel pour Hartô

Categorie: Interviews
Date de publication:
Stand M&O Paris © Hartô

Formé en Suisse ainsi qu’en Inde, ce Lyonnais porté par l’esprit collectif du design insuffle une nouvelle dynamique à la direction artistique de l’éditeur Hartô. La marque française vise à collaborer avec de nouveaux designers belges après le succès du luminaire que lui a dessiné le studio bruxellois PaulinePlusLuis.

Collections Eugénie - Nina - Lubin © Hartô

Qu’avez-vous appris de vos études en Suisse et de votre parcours en Inde ?

Mon parcours a démarré par ma formation en design industriel à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL), très stimulante. J’en suis sorti diplômé en 2011. Dans ma promotion, il y avait l’Islandais Brynjar Sigurðarson (Grand prix du festival de design de la Villa Noailles), l’Italienne Giorgia Zanellato ou encore la Française Lili Gayman (aujourd’hui lauréate du programme « Mondes nouveaux » du ministère français de la Culture). Ce lieu de formation où l’esprit de collectivité est autant important que l’individualité m’a permis de définir mon esthétique, que j’ai ensuite mise au contact d’une culture totalement différente… En Inde, je me suis inspiré de toutes les diversités esthétiques qui existent, et donc de leurs forces respectives. Ces deux expériences, apparaissant radicalement opposées, se sont révélées complémentaires dans mon approche du design.

© Hartô

Pourquoi avez-vous choisi de faire vos premières armes en tant que créateur dans ce pays ?

La plupart des étudiants de mon école ont cherché à faire leur stage de fin d’études sur le territoire européen. De mon côté, j’avais déjà connaissance de l’Inde étant plus jeune, de par la vie que menaient mes parents, des médecins humanitaires. Ce nouvel aparté en Inde à l’âge adulte m’a permis de me retrouver tant au niveau personnel que créatif. J’attendais ce moment, ayant un véritable amour pour ce pays et sa culture mélangée. L’aspect symbolique des formes et des couleurs y est extrêmement présent, si bien que donner vie à la moindre architecture ou objet devient un challenge de création.

Collections Charlotte - Gabin © Hartô

Cette expérience vous a ensuite conduit à fonder votre propre agence…

De retour en Europe, j’ai été frustré de voir que les talents créatifs étaient habituellement éloignés les uns des autres dans le cadre de réalisations de meubles, d’environnements de travail ou d’hôtels. J’ai donc monté ma propre agence en la pensant comme une structure ouverte sur les idées et les compétences de chaque créateur indépendant qui l’intègre, qu’ils proviennent de l’architecture ou bien du graphisme. Implanté à Lyon, où j’habite, Pondy Studio (au nom en hommage à Pondichéry) rassemble donc divers corps de métiers dont la créativité et la justesse sont les mots d’ordre. En ce moment, nous sommes en phase de terminer l’aménagement d’une centaine de chambres pour un nouvel établissement hôtelier, ainsi qu’un bateau sur un chantier naval genevois. A chaque projet son aventure humaine !

Collections Marius - Gustave - Lubin © Hartô

Comment avez-vous intégré Hartô, cette entreprise de meubles au style bien défini ?

Quand je suis entré chez Hartô en 2021, la question de l’entrepreneuriat qui se cache derrière le design m’intéressait. La responsabilité était grande car, depuis sa naissance en 2011, Hartô a su définir son design et celui-ci a bien évolué en fonction des tendances dans le domaine de l’ameublement. Mon idée première était de voir à quel point la famille de créateurs à qui Hartô avait fait confiance pouvait évoluer et comment.

La première chose que vous avez réalisée en arrivant chez Hartô est la refonte de son identité visuelle. Pourquoi ?

Les premières heures d’Hartô [cofondée en 2011 par Alexandre Mulliez et Amandine Merle, ainsi que trois designers : Pierre-François Dubois, Pauline Gilain et Julien Phedyaeff, ndr] étaient en quête d’une sobriété dans le design contemporain et son identité le reflétait. Je souhaitais actualiser ce désir en exprimant les défis techniques auxquels les équipes de conception de la marque, tout comme les designers, font face, ensemble ; d’où un nouveau logotype qui exprime le goût du travail et de la passion pour les choses bien faites et originales.

Collections Eugénie - Luce © Hartô

Ce qui fait la singularité de la marque Hartô est le dessin de ses produits ; ses matériaux nobles et son goût du détail. Jusqu’où comptez-vous aller pour la faire évoluer ?

Aujourd’hui, les clients nous demandent toujours plus de nouveautés. Cependant, les meubles d’Hartô mettent longtemps à se faire car l’équipe de la marque recherche le défi technique dans chacun de ses produits. Aussi, Hartô se considère comme un éditeur. C’est-à-dire qu’il travaille main dans la main avec les designers et les écoutent. Chaque réalisation par Hartô naît du fruit de ces rencontres. Ainsi, son style, qui est reconnaissable (mobilier en bois massif et placages techniques avec des arrondis, des chevrons visibles etc), est amené à grandir, tout comme cette famille. Hartô ne sera jamais dans une vision radicale du design car l’éditeur veut amener de la chaleur dans les intérieurs, pour que les clients puissent s’approprier ces créations et, en quelque sorte, dire : « Je sais qui a fait mon meuble et voilà pourquoi j’aime vivre avec. »

Collection Gaston © Hartô

Hartô est une marque « de proximité », vendue principalement dans les pays limitrophes à la France. En quoi la Belgique est-elle un marché important pour elle ?

Les besoins de grandes pièces d’ameublement, de dimensions plus confortables qu’en France, se font ressentir en Belgique car les espaces de vie, les appartements surtout, ont plus de surface. D’autre part, la prise de risque quant à l’esthétique davantage présente car la Belgique est plus aux croisements des cultures que la France.

Comptez-vous collaborer avec plus de designers belges après le succès des suspensions lumineuses Carmen, créées par PaulinePlusLuis ?

Assurément ! Ce modèle de luminaire, fin et robuste, qui évoque la silhouette de jupon plissé d’une danseuse, capte toujours bien l’attention du public par son grand format, ses coloris subtils et son aspect sculptural. C’est un best-seller d’Hartô, qui a été exposé en Belgique au Grand-Hornu lors de l’exposition « Materia », le prix Jeunes artistes du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ma volonté pour Hartô est que les nouveaux designers de la famille puissent s’approprier son ADN pour le porter plus loin et le rendre encore plus accessible. Pour ce faire, je suis déjà en contact avec des créateurs belges…

Interview par

Mikael Zikos

Promoting Creative Minds

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