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Pascale Mussard : la femme qui respire la Belgique

Pascale Mussard : la femme qui respire la Belgique

Categorie: Interviews
Date de publication:
©David Viellefond

Elle appartient à la sixième génération de la famille à la tête d’Hermès, a été directrice artistique de petit h, un audacieux projet dont elle est, elle-même, à l’origine mais les passions de cette amoureuse de la Belgique ne s’arrêtent pas là. Rencontre avec une femme aussi modeste que brillante et visionnaire, une amoureuse de la création au sens large à l’enthousiasme irrésistiblement communicatif.

©Cecile Bortoletti
Vous dites qu’il existe une excellence belge. Qu’entendez-vous par là?

Je pense que, sans le savoir, je l’ai perçue très tôt. Enfant, je venais souvent à Bruxelles. Nous vivions à Paris, mais mon père, jeune architecte, faisait un stage dans le cabinet d’architecture qui a construit l’Atomium. Pour moi, ces séjours représentaient un exotisme total. Je garde aussi des souvenirs forts du musée d’art africain de Tervuren que je visitais avec mon oncle. Je suis ensuite revenue à Bruxelles bien plus tard (l’année de l’Afrique) lorsque je travaillais pour Hermès pour organiser une réunion de cadres Hermès. J’ai aussi collaboré à l’ouverture de La Verrière (l’espace d’exposition de la boutique Hermès, boulevard de Waterloo, ndlr.). Tous ces projets ont été pour moi une grande source d’inspiration.

Quel rapport entretenez-vous avec Bruxelles et avec la création belge au sens large ?

J’ai toujours eu l’impression, même si je travaillais chez Hermès, de ne pas bien comprendre la mode. Mais lorsque j’ai été chargée de faire découvrir Hermès à Martin Margiela lors de son arrivée dans la Maison en tant que directeur artistique et que je l’ai vu prendre un vêtement, le construire pour mieux le déconstruire, j’ai non seulement compris beaucoup de chose sur la mode, mais aussi sur cette notion d’excellence dont vous me parlez.

Villa Noailles © Olivier Amsellem
Depuis quelques années, vous êtes devenue Présidente du Conseil d’Administration de l’association Villa Noailles. À ce titre, vous collaborez étroitement à l’organisation du festival de Hyères. Quel regard portez-vous sur la jeune génération de designers qui y concourt chaque année?

Ce qui me semble remarquable, c’est que les belges à la Villa Noailles y ont toujours occupé une grande place : Ester Manas, Marine Serre (nominée) qui n’a pas remporté le concours, mais dont la carrière s’est envolée depuis. Avant elles, Antony Vaccarello, Jean-Paul Lespagnard… Il y a chez les Belges, une fantaisie, un sens de l’humour et du second degré très marqué. Sans parler de leur sens du détail. Il suffit de se balader dans la rue, promener, d’observer l’architecture de Bruxelles pour comprendre qu’il s’agit d’un trait de caractère résolument culturel.

Qu’est-ce qui pourrait expliquer la force de la création belge ?

L’enseignement sans aucun doute. J’ai eu l’occasion, à deux reprises, de participer au jury de la Cambre Mode[s] et Accessoire de Mode. Je pense que les étudiants sont encouragés à entamer une vraie réflexion sur le vêtement ou l’accessoire. Le propos d’Ester Manas ou de Marine Serre est très fort. Leurs collections questionnent la liberté de la femme, le rapport au corps…

©Cecile Bortoletti
Racontez-nous votre arrivée à Bruxelles.

J’étais en pleine réflexion par rapport au lancement de petit h (un laboratoire de création visant à redonner vie à des matières précieuses non utilisées pour les collections Hermès, ndlr.). C’était un projet ambitieux, difficile à comprendre … Le fait de m’installer ici – d’autant que je n’avais rien planifié – m’a beaucoup aidé à avancer sur ce projet. J’ai discuté avec Martin Margiela, mais aussi avec Isabelle de Borchgrave. J’ai eu l’impression d’être comprise. Une fois le projet petit h lancé à Paris, les premiers pays qui ont émis un réel intérêt pour ces objets, ont été la Belgique et le Japon. La vente que nous avons organisée à la boutique de Bruxelles a été un vrai succès. C’est Charles Kaisin, que j’avais croisé à un dîner, qui en a signé la superbe scénographie. Nous partagions la même vision des choses. Les clients ont d’emblée compris qu’il ne s’agissait pas d’une ligne bis d’Hermès, mais bien d’une approche de recherche haute-couture.

Votre lien à Bruxelles apparaît en effet comme une suite logique dans votre parcours.

Bruxelles est une ville propice aux rencontres, aux synergies, aux échanges. C’est une ville dans laquelle je respire bien. En un an et demi, j’ai découvert des personnalités incroyables. Grâce à Isabelle de Borchgrave, Brigitte Ullens et Charles Kaisin, j’ai fait la connaissance du céramiste Eric Croes, du fleuriste Thierry Boutemy…. La ville regorge de talents et les synergies qui découlent de ces rencontres renforcent mon ancrage bruxellois. De la même façon, Bella Silva, une céramiste, dont j’avais découvert les dessins chez Pierre Passebon. Je suis heureuse que son dessin soit un best-seller de la dernière collection de carrés.

©Abdelwaheb Didi
Parlez-nous de vos projets actuels ?

La Belgique m’inspire énormément. Je ne vois même pas quand il y pleut. Alors qu’à Paris… Ici, j’ai l’impression de pouvoir réfléchir, à l’aise à mes projets futurs. Le fait que petit h soit né ici n’est pas un hasard. Depuis que je me suis retirée de ce projet, j’ai plus de temps pour me consacrer aux autres: mon rôle au sein de l’association Villa Noailles, notamment avec de nombreux projets annexes au festival.

Et à Bruxelles ?

Je suis une des marraines du formidable projet Out of the Box de Diane Hennebert, une initiative privée visant à aider des jeunes en difficulté scolaire au travers d’activités pédagogiques spécifiques, dont l’écriture, l’illustration et les arts plastiques. En marge de ce projet dans lequel je compte m’investir pleinement ces prochaines années, je me lance dans un autre projet, au Brésil, cette fois. Dans le cadre d’un immense projet de réhabilitation de l’hôpital Matarazzo à São Paulo, je suis chargée de créer un village d’artisans, un vrai concentré de savoir-faire. Une idée ambitieuse qui, forcément, me passionne. Et je suis avec beaucoup d’intérêt deux projets de la Fondation Entreprise Hermès : Manufacto et l’Académie des Savoir-Faire. Enfin, à Bruxelles, je suis heureuse d’être une des marraines de Collectible, la première foire dédiée au design contemporain de collection

Interview par

Marie Honnay

En collaboration avec

WBDM s’associe à TLmagazine pour promouvoir et diffuser la créativité et le talent belges à l’international. Pour découvrir plus d’articles sur la créativité belge, rendez-vous sur TL Magazine.

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